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Littér'auteurs
boudoir
14 avril 2013

LA POÉSIE DANS LE BOUDOIR : Albane Gellé

 

Yannick Le Quilleuc

Yannick Le Quilleuc - Grand Voile

 

les voix ça bourdonne ça grésille ça caquette et puis ça submerge rien à quoi s'accrocher c'est la mer sans terres autour sans rocher sans bateau sans bouée tout seul tout nu tout essouflé avec vraiment personne rien avec les paroles les vagues qui vont trop vite la peur de couler de ne plus respirer le manque de silence la rage de lutter la tentative de parler pourtant mais l'eau est froide et les conversations sans recours

Albane Gellé - L'air libre - Édition Le Dé Bleu (2002)

 

POÉTISONS


Le jeu

Poétisons ensemble...
La semaine dernière, AnneAnis Florence et Marilyne se sont jointes à moi pour faire chanter les mots. (clic sur leurs prénoms pour aller chez elles)
La règle du jeu est ici.

Plus nous serons nombreux à faire parler la poésie, plus elle restera vive, créatrice et porteuse de beauté.

 

 

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7 avril 2013

LA POÉSIE DANS LE BOUDOIR : Louis Dubost

 

Chagall tête au nimbe

Marc Chagall - Autoportrait (Tête au nimbe), 1911

 

 

Je n'ai plus la mémoire des mots.

Mais les balafres d'un seul m'ont naguère brûlé
définitivement la peau.

Depuis, je vis avec.

M'en voudrez-vous vraiment si, aujourd'hui encore,
j'aime mes ratures ?

Louis Dubost, L'évidence qui passe, Le Castor Astral, 2000

 


L'anecdote....

Louis Dubost est un grand amateur d’escargots. Et pas seulement au beurre aillé, mais dans toute l’acception et l’ambigüité du verbe « aimer ».« J’ai emporté mon enfance dans un escargot », écrit-il, poursuivant : « l’escargot, à la fois modèle de la fragilité par son corps et de la solidité par sa coquille, constitue une métaphore de la personnalité humaine ».

La biographie

Louis Dubost est né le 13 avril 1945 à La Clayette (Saône et Loire). Il a passé son enfance dans la campagne du Brionnais, puis son adolescence à Mâcon. Et suivi ses supérieures à Lyon. 
Il a été professeur de Philosophie à La Roche sur Yon en Vendée. 
Louis Dubost vit à Chaillé-sous-les-ormeaux où il a exercé une activité d’éditeur depuis 1974 jusqu’à très récemment, d’abord au sein de l’association Le Dé Bleu, et après 2004 en qualité de directeur littéraire aux Editions L’idée Bleue.


POÉTISONS

Le jeu

Poétisons ensemble...
La semaine dernière, Anne, Anis et Laurence se sont jointes à moi pour faire chanter les mots.
La règle du jeu est ici.

Plus nous serons nombreux à faire parler la poésie, plus elle restera vive, créatrice et porteuse de beauté.

20 mars 2013

LA POÉSIE DANS LE BOUDOIR : Ana Blandiana au Salon du Livre 2013

                    printemps des poètes                          salon du livre

 

 

Sentier

Sentier droit
Frayé dans l'herbe
Par le peigne des pieds nus
Comme traversant les cheveux
De la terre,
Crâne réchauffé par le sommeil
Et prêt à s'effondrer
De l'automne, librement,
Comme de la vie, les vieillards.

Ana Blandiana - L'oeil de cigale (in Autrefois les arbres avaient des yeux) - 1981

19 mars 2013

LA POÉSIE DANS LE BOUDOIR : Ana Blandiana au Salon du livre 2013

                   printemps des poètes                    salon du livre

 

 

Soleil de l'insomnie

Soleil de l'insomnie,
Blanc métal fondu,
Insupportable sur la rétine,
Traversant la paupière,
Veille éclatante,
Regard sans le moindre espoir d'ombre
Me tenant suspendue
En haut, au-dessus de tous les sens,
Au-dessus du noir si doux,
Attenant, de l'enfer,
Dans la plus cruelle et impudique
Lumière
Dont je ne veux que
Tomber, tomber...

Ana Blandiana - Étoile de proie (in "Autrefois les arbres avaient des yeux") - 1985

18 mars 2013

LA POÉSIE DANS LE BOUDOIR : Ana Blandiana au Salon du livre 2013

                    printemps des poètes                    salon du livre

 

 

 

Le piège

Je le ferai ainsi :
Le miroir à la place de la pierre.
Et à la place du nom,
encore un autre miroir.
Ce sera comme un piège
Dans lequel vous tomberez
Enfin.
Peu m'importe que personne ne saura
L'endroit de ma tombe,
Lorsque vous irez vous pencher au-dessus d'elle
Curieux de voir
Qui y repose
Et où vous n'y verrez
Que vous-mêmes.

Anna Blandiana - L'architecture des vagues (in "Autrefois les arbres avaient des yeux") - 1990

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16 mars 2013

LA POÉSIE DANS LE BOUDOIR : Jean Tardieu au Printemps des Poètes 2013

printemps des poètes

 

Le masque

 

Une vie imaginaire
sur les villes est posée.
Partout de fausses lumières
sont peintes sur les paupières
des fenêtres enfermées.
Le pâle soleil qui luit
n'est que plâtre sur les pierres.

La vraie ville est dans la nuit.

Jean Tardieu - Le témoin invisible (1943)

14 mars 2013

LA POÉSIE DANS LE BOUDOIR : Jean Tardieu au printemps des Poètes 2013

printemps des poètes

 

 

Locutions
ou
Les Commandements de Dieu

 

"Allez voir là-bas si j'y suis :
Vous trouverez à qui parler.
C'est à prendre ou à laisser.

Non, mais, pour qui me prenez-vous ?
Puisque c'est moi qui vous le dis :
ce n'est pas moi qui ai fait le coup.

Souvenez-vous de mes paroles,
mais si vous me prenez au mot
vous le sentirez passer.

Ah ! puis en voilà assez !"

Jean Tardieu - Monsieur Monsieur (1948 - 1950)

11 mars 2013

LA POÉSIE DANS LE BOUDOIR : Jean Tardieu au Printemps des Poètes 2013

En furetant sur le site officiel du "Printemps des Poètes", dans la catégorie "poèmes sur le(s) rire(s)", j'ai découvert qu'un hommage y est rendu à Jean Tardieu

Jean Tardieu,dont je pense qu'il est un poète précurseur, un précurseur inspiré, un inspiré visionnaire, un visionnaire utopiste, un assembleur de nuées.

À ma façon, je vais, moi aussi, rendre hommage à ce grand homme en publiant, chaque jour, l'un de ces poèmes. Et pour mettre un peu de piment, je laisserai un mot en suspens... qui le découvrira ? Qui en trouvera un qui fera bonne mesure ? À vous de jouer, en déposant votre mot en commentaire de chaque billet. Et de ces mots déposés, ensemble nous ferons un poème.

Dialogues à voix basse

Et celle qui riait sans pouvoir s'arrêter ?
- C'était pour t'avertir des plus graves dangers.

Et celle qui pleurait avec tant de finesse ?
- C'était pour t'éclairer sur ta propre faiblesse.

Et ce train qui partait, je le manquais de peu ?
- C'était pour égarer les ------ ombrageux.

Et le temps qui montait sans m'avancer d'un pas ?
- Comprends toi-même enfin ! Je ne te réponds plus.

 

Le témoin invisible - 1943


Point n'est besoin (ni obligatoire) de tenir un blog de lecture pour participer. 

10 mars 2013

LA POÉSIE DANS LE BOUDOIR : Anna de Sandre

 

 

printemps des poètes

 

Les regards habités

 

La ville résidait dans nos yeux
possédait chacun d'entre nous
nous n'y trouvions pas à redire
nous la logions elle nous hantait
le sommeil restait à sa porte
et ses lumières faisaient briller
ce que les autres prenaient souvent
pour une passion ou de la fièvre
nous l'abritions sous nos paupières
émus fanfarons et contents
et pour tout dire nous nous flattions
qu'elle nous habite pour pas un rond
et quand nous reprenions la route
transis fourbus mais pleins de force
c'est là dehors précisément
qu'elle s'acquittait de son loyer.

 

Anna de Sandre

Anna de Sandre - Un régal d'herbes mouillées
Éditions Les Carnets du Dessert de Lune - 2012

POÉTISONS


 

Dimanche dernier, nous avons poétisé ensemble : Aifelle,  AnneFlomarmoi.

(Clic sur les prénoms pour se rendre sur le site ou le blog)

Qui viendra, aujourd'hui avec nous, donner aux mots leur sensibilité poétique ? Poétisons ensemble, voulez-vous ?
La règle du jeu est ici

Même si vous n'êtes que de passage, même si vous n'avez pas pas de blog... pas de problème !

Surtout que, du 9 au 24 mars, c'est le PRINTEMPS DES POÈTES (clic pour aller sur le site officiel)

Des surprises, sur Littér'auteurs, à cette occasion.... à suivre....

27 janvier 2013

LA POÉSIE DANS LE BOUDOIR : Jeanne Benameur

De lourds navires à quai
dans nos poitrines

Avons-nous navigué ?
Qu'avons-nous vu du monde ?

Tout reste à lire
nous le savons
dans l'herbe
dans le sable
sous le pied qui trébuche au caillou
sous l'algue
Il faudrait déchiffrer
tout ce qui est offert
lire l'empreinte

Mais nous sommes nous-mêmes empreints.
Et nous sommes ignorants.

 

Notre nom est une île, Jeanne Benameur
Éditions Bruno Doucey - septembre 2011

 

Jeanne benameur

 

 


Je viens de décider de changer l'intitulé de ce rendez-vous dominical. Je me suis inspirée du Marquis, qui, lui, dans le boudoir, préconisait la philosophie. Nous resterons, ici, plus vertueux et virtuels.

Mais demeure ce petit jeu des mots et de l'esprit ; ces mots qui vibrent et vivent, qui disent à nos émotions, à nos coeurs, à nos sensibilités...

POÉTISONS


Je l'ai appelé "poétisons ensemble"... la règle du jeu ici

Dimanche dernier, dans notre boudoir, nous avons poétisé ensemble : Dominique, Marilyne, Aifelle, Anne, et moi. Merveilleuses rencontres !

(Clic sur les prénoms pour se rendre sur le site ou le blog)

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