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8 février 2015

CAHIERS DU JOUR : semaine du 2 au 8 février 2015

mots

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.

Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante. La liste des thèmes et le règlement sont ici

Valentyne, sur son blog "La jument verte", Fred Mili, sur "Histoire et Nouvelles", Marlaguette, sur "Destinée de pacotille", Jacou, sur "Les mots autographes", Dominique, sur "Un esprit sain dans un corsage",  se livrent aussi à cet exercice quotidien et périlleux.


2 février ¨ Aujourd'hui toujours par deux.

Bécassine

Habituellement sur le visage, on voit DEUX yeux, DEUX oreilles, DEUX joues. Mais comme DEUX nez et DEUX bouches, ça serait plutôt Picassoïque ou Picassoïen, la nature nous a créés avec une seule bouche et un seul nez. L’un ne va pas sans l’autre. Imaginez-vous un personnage sans nez, ou sans bouche ? Imaginez-vous sa difformité ?

Pourtant depuis cent-dix ans aujourd’hui nous nous divertissons d’un personnage qui ne possède pas de bouche. C’est notre amie Bécassine, née le 2 février 1905.

Bon anniversaire, Mademoiselle Annaïck Labomez, fille de Joseph Pinchon !


3 février¨ Aujourd'hui question idiote.

papier toilette billet euro argent 22_1_6

Des questions idiotes, j'en ai plein qui me trottent dans la tête à longueur de journées (parfois de nuits aussi). En voici une, parfaitement existentielle vous en conviendrez : quel est le chiffre d’affaire du papier toilette en Europe.

La réponse est ici :


Un Européen consomme 13 kilogrammes de « PQ », le papier hygiénique, chaque année, avec un marché estimé à 8,5 milliards annuels sur ce continent. 


4 février ¨Aujourd'hui ça me regarde [pas]

yeux

Une inconnue un peu givrée
Qui signe des post enfiévrés
Ça me regarde pas, ça me regarde pas

Une inconnue très intrusive
À la présence abusive
Ça me regarde pas, ça me regarde pas

Une inconnue qui veut savoir
Ce qui se passe dans mon boudoir
Ça ne la regarde pas, ça ne la regarde pas

Et c’est comme ça !

À la manière de Robert Desnos


5 février ¨Aujourd'hui vêtement.

oignon

Des fringues, des frusques, des nippes. En cette saison, c’est un peu pelure d’oignon !

Comment ça, il ne faut pas s’introduire entre la pelure et l’oignon ? Parce que vous pensez, vous, que ce ne sont pas mes oignons que de me mettre mon nez dans l’armoire où mes vêtements sont accrochés en rang d’oignon ? Parce qu’ils sont soignés aux petits oignons mes habits ! Pas vraiment parce que j’aime ressembler à ce bulbe « gonflé et bedonnant, comme les clowns qui ont trente-six gilets », mais parce que les oignons sont symbole de l’intelligence en Chine. Je m'égare, là...


6 février¨ Aujourd'hui celui ou celle qui dit « oui ».

standardiste

- Allo ?

- Oui, me répond la standardiste.


7 février ¨ Aujourd'hui c'est presque.

horloge

C’est presque ça !

Une connaissance, aujourd’hui, me raconte ses déboires avec sa fille adolescente qui a un peu la tête à l’envers. Et qui, outre crises de nerfs et bouderies en tout genre, accumule malaises, bobos et blessures. « Je sais, me confie-t-elle, c’est "psychomatique". Mais c’est usant ! »

pendule

J’ai pensé qu’elle était au bord du rouleau, mais comme je ne voulais pas remuer le couteau sur le feu en mettant les pendules sur les i, j’ai préféré rester sourde comme une carte. Après tout, chacun voit midi à quatorze heure, non ?

 

 

 

 

 

 

 


8 février ¨ Aujourd'hui tourne.

terre tourne

La terre tourne, on nous le dit depuis la nuit des temps. Mais ceux qui tournent autour de nous ne vont pas toujours rond ! Assisté cet après-midi à la répétition de « chansonniers » des temps modernes, de ceux qui affirment que si le poisson rouge tourne en rond dans son bocal, il a, malgré tout, des choses à dire : que notre société tourne au vinaigre, qu’il ne suffit pas de tourner casaque pour se dédouaner, que les tournées électorales ne sont que fatuité.

Patron ! C’est ma tournée !


Les cahiers du jour du 5 au 11 janvier 2015 sont ici
Les cahiers du jour du 12 au 18 janvier 2015 sont ici 
Les cahiers du jour du 19 au 25 janvier sont ici
Les cahiers du jours du 26 janvier au 1er février sont ici

 

 

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1 février 2015

LES CAHIERS DU JOUR - Semaine du 26 janvier au 1er février

mots

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.

Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante. La liste des thèmes et le règlement sont ici

Valentyne, sur son blog "La jument verte", Fred Mili, sur "Histoire et Nouvelles", Marlaguette, sur "Destinée de pacotille", Jacou, sur "Les mots autographes", Dominique, sur "Un esprit sain dans un corsage",  se livrent aussi à cet exercice quotidien et périlleux.

 


26 janvier ¨ Aujourd'hui numéro[s] en couleur.

 

ÉCUREUIL

 

 

Deux
Fulgurances mordorées
Sur le tronc du tilleul.

Le ciel peluche
De mille flocons
Blancs
Qui se posent
Délicatement
Sur les fourrures
Fauves.

Ils se poursuivent
Jouent à cache-cache
Dans les branches dénudées
Par la rigueur
De l’hiver.

Sous l’œil impassible
D’une mésange

Bleue.


27 janvier ¨ Aujourd'hui journée des pieds.

20150127_094108.jpg

Aujourd’hui, j’étais sur le pied de guerre : j’avais une mission et c’est pied au plancher que j’ai parcouru les kilomètres qui me séparent de la boutique du ressemeleur qui m’attendait de pied ferme et déjà à pied d’œuvre ; on ne peut pas dire que je l’ai pris au pied levé ! Pas besoin de lui casser les pieds : il a immédiatement compris la raison de mon irruption. Comme il n’a pas les deux pieds dans le même sabot, il n’a pas mis les pieds dans le plat en me demandant ce qui était arrivé à ces chaussures.

 


28 janvier ¨ Aujourd'hui bu.

 

20150128_070528.jpg

 

Ce matin, comme tous les matins, bu ce pur nectar ambré.

Une explosion de succulence, quand les quintessences des fruits, des épices et du thé rouge fusionnent et s’harmonisent. Quand l’astringence de la cardamome et de la robe d’orange aiguise et révèle la fragrance de la cannelle et du girofle dont quelques pétales de rose tempèrent l’âpreté.

Bu avec volupté, accompagné de pain d’épice, sur lequel je dépose quelques subtilités d’orange amère.


29 janvier ¨ Aujourd'hui une princesse.

Georges Brassens

Ce soir, je vais laisser Georges Brassens dire à ma place. Il l'a si bien dit, cette histoire de princesse ! (clic)


30 janvier ¨ Aujourd'hui oublié de.

oublier

... Prévenir qu'aujourd'hui j'oublierai d'écrire. Agenda complètement saturé.


31 janvier ¨ Aujourd'hui moment lumi­neux.

 

Sans elle, point de couleur. Imaginez donc un monde sans fard, sans nuance, sans tonalité, sans pigment. On dit que la perception de la couleur dépend de l’âge, du sexe, de l’environnement et de la culture personnelle de chacun. Elle dépend aussi de la lumière, un spectre qui s’étend du violet au rouge, qui se mesure en nanomètres – de 400 à 700– au-delà desquelles la lumière devient invisible.

Scientifique, aujourd’hui ? Pas poétique, pas rigolote, pas sentimentale, pas lyrique ? Comment ?

Scintillements, flamboiements, poudroiements, chatoiements, embrasements, miroitements. Par proclamation de l’UNESCO. 2015 : année de la lumière !


1er février ¨ Aujourd'hui coup...

la compgnie des loups

... de cœur, pour un drôle de recueil de nouvelles. Les contes de notre enfance, ceux qui nous faisaient peur, en même temps qu’ils nous rassuraient, sont mis sens dessus-dessous. Déjà ils étaient très barbares, n’en déplaise aux bonnes âmes qui affirmaient qu’ils étaient « bons » pour nous. Là ils sont carrément sanglants, cannibales et érotisés. L’auteure revisite l’histoire de Barbe-Bleue et des autres héro[ïne]s de nos feuilletons enfantins. Quand la Mère-Grand de la petite fille en rouge n’est qu’un vil Loup-Garou, quand Barbe-Bleue déflore sa jeune épousée, quand… C’est, je le reconnais, cauchemardesque !

J’aime !


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28 janvier 2015

CAHIERS DU JOUR - Semaine du 26 janvier au 1er février

aujourd'hui

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.

Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante. La liste des thèmes et le règlement sont ici

Valentyne, sur son blog "La jument verte", Fred Mili, sur "Histoire et Nouvelles", Marlaguette, sur "Destinée de pacotille", Jacou, sur "Les mots autographes", Dominique, sur "Un esprit sain dans un corsage",  se livrent aussi à cet exercice quotidien et périlleux.


 

26 janvier ¨ Aujourd'hui numéro[s] en couleur.

 

 

ÉCUREUIL

 

 

Deux
Fulgurances mordorées
Sur le tronc du tilleul.

Le ciel peluche
De mille flocons
Blancs
Qui se posent
Délicatement
Sur les fourrures
Fauves.

Ils se poursuivent
Jouent à cache-cache
Dans les branches dénudées
Par la rigueur
De l’hiver.

Sous l’œil impassible
D’une mésange

Bleue.


27 janvier ¨ Aujourd'hui journée des pieds.

20150127_094108.jpg

Aujourd’hui, j’étais sur le pied de guerre : j’avais une mission et c’est pied au plancher que j’ai parcouru les kilomètres qui me séparent de la boutique du ressemeleur qui m’attendait de pied ferme et déjà à pied d’œuvre ; on ne peut pas dire que je l’ai pris au pied levé ! Pas besoin de lui casser les pieds : il a immédiatement compris la raison de mon irruption. Comme il n’a pas les deux pieds dans le même sabot, il n’a pas mis les pieds dans le plat en me demandant ce qui était arrivé à ces chaussures.

 


28 janvier ¨ Aujourd'hui bu.

 

20150128_070528.jpg

 

Ce matin, comme tous les matins, bu ce pur nectar ambré.

Une explosion de succulence, quand les quintessences des fruits, des épices et du thé rouge fusionnent et s’harmonisent. Quand l’astringence de la cardamome et de la robe d’orange aiguise et révèle la fragrance de la cannelle et du girofle dont quelques pétales de rose tempèrent l’âpreté.

Bu avec volupté, accompagné de pain d’épice, sur lequel je dépose quelques subtilités d’orange amère.


29 janvier ¨ Aujourd'hui une princesse.

30 janvier ¨ Aujourd'hui oublié de.

31 janvier ¨ Aujourd'hui moment lumi­neux.

1er février ¨ Aujourd'hui coup.


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25 janvier 2015

CAHIERS DU JOUR - Semaine du 19 au 25 janvier 2015

RÉELS

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.

Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante. La liste des thèmes et le règlement sont ici

Valentyne, sur son blog "La jument verte", Fred Mili, sur "Histoire et Nouvelles", Marlaguette, sur "Destinée de pacotille", Jacou, sur "Les mots autographes", Dominique, sur "Un esprit sain dans un corsage",  se livrent aussi à cet exercice quotidien et périlleux.


19 janvier 2015 ¨ Aujourd'hui dilemme.

2015

Ma photo de neige, prise à 20 h 30, je la mets en couleur, ou en noir et blanc ? 
En couleur, ça fait un peu pisseux. Le réverbère municipal ne réverbère pas grand chose.
En noir et blanc, ça fait un peu drame.
Certes. La neige pour moi, c'est drame. Mais je ne suis pas obligée de le dire à tout le monde !
Ah oui, je vais la jouer carte postale à l'ancienne.


20 janvier 2015 ¨ Aujourd'hui sans pitié.

Pitié, dit le pinson à la mésange,
Qui ce matin se goinfre de tournesol et d’arachide !
S’il te plaît, fais-moi une petite place sur la mangeoire.
La neige couvre le sol et mes pattes sont gelées.

Mais la demoiselle impassible continue à picorer
Jetant un œil courroucé à quiconque viendra
Becqueter quelques graines.

2015

Pitié, dit le rouge-gorge au pinson
Je suis plus petit que toi !
J’ai froid, j’ai faim !

Quand la mésange s’envole
Le pinson prend la place
Jetant un œil courroucé à quiconque viendra
Becqueter quelques graines.

Les petits oiseaux ont la dent dure !


21 janvier 2015 ¨ Aujourd'hui dégoût et des couleurs.

 

orange-moisie-4197106

Je l’aime ce marché du mercredi matin à Beaurepaire ! Une bourgade rurale Iséroise qui s’anime chaque semaine à la mode provençale. « Qui c’est qui veut des oranges ? Messieurs-dames, en passant, regardez mon cageot ! Regardez comme elles sont belles mes oranges ! J’en ai un plein cageot ! Bonjour Madame... » Comme disait Fernand Reynaud… Tiens, justement, en parlant d’oranges. C’est sûr que, ce matin, elles en avaient la couleur, celles du dessus du cageot. Mais celles du dessous… Dites ? Vous savez pourquoi elles n’étaient plus complètement orange ?


22 janvier 2015 ¨ Aujourd'hui la force.

baillon

Force est de constater que cette personne n’a pas de force d’âme et que je ne suis guère de force à affronter les mauvais procès qu’elle me fait. Il est au-dessus de mes forces de combattre la rouerie, la suspicion. C’est donc par la force des choses que j’ai demandé à être relevée de mes fonctions de correspondante de presse sur la commune dont elle est maire depuis quelques mois. Elle croit avoir fait un coup de force dont elle semble se réjouir. Elle ignore sans doute qu’en cas de force majeure, ce sont ses opposants qui uniront leurs forces.

 

 


23 janvier 2015 ¨ Aujourd'hui mélange.

 

mots

Mélange des mots avec un groupe de petits bouts de 5 et 6 ans. Chaque vendredi après-midi, je conduis un atelier d’écriture, dans le cadre des TAP (temps d’activités périscolaires). En ce moment c’est le cycle des plus jeunes, non scripteurs pour la plupart, mais déjà poètes. Ils sont tout étonnés de réussir à élaborer des petits textes collectifs, qui « font de la musique », disent-ils. Ce temps passé avec eux m’est très précieux. Mots-murmure, mots-mélodie, mots-poésie, mots-babil, mots-friselis, mots-chuchotis…


24 janvier 2015 ¨ Aujourd'hui c'est long.

 

0005 - 9 mars 1988

C’est long, une vie, quand elle a été mutilée

C’est long, une vie, quand l’essentiel est parti

C’est long, une vie, quand elle n’a plus de sens

C’est long, une vie, quand on a perdu la substance

C’est long, ma vie, sans toi, mon enfant.

 

 

 


25 janvier 2015 ¨ Aujourd'hui ce qui vous empêche d'écrire.

crayon-sur-clavier-ordinateur

Alors que je suis amenée à écrire à longueur de journée et que, pour cela, j’utilise l’ordinateur ou le smartphone, je me suis trouvée un peu démunie, cet après-midi, pour rédiger un petit post-it. Impossible de mettre la main sur un stylo en état de s’épancher sur mon minuscule ticket flavescent.

« C’est en écrivant qu’on devient écrevisse »… Qu’aurait pensé Alphonse Allais du vocable « tapuscrit », lui qui ne produisait que des « manuscrits » ?


Les cahiers du jour du 5 au 11 janvier 2015 sont ici
Les cahiers du jour du 12 au 18 janvier 2015 sont ici

18 janvier 2015

CAHIERS DU JOUR - Semaine du 12 au 18 janvier 2015

2015

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.

Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante. La liste des thèmes et le règlement sont ici.


Lundi 12 janvier 2015 ¨ Aujourd'hui description du comportement des humains.

Trois millions sept cent mille, s'exclament les médias. Tous dans un même mouvement collectif ! Debout, droits dans leurs bottes. Y en a-t-il seulement un(e) qui a crié : "je suis juste là, parce que j'ai peur pour ma peau, pour ma vie pépère, pour ma bagnole, pour mon compte en banque et que je fais dans mon froc ? Et que de Charlie, je m'en fous un peu".

Le collectif n'est que l'addition d'individualités égocentriques. C'est humain.


Mardi 13 janvier 2015 ¨ Aujourd'hui ce qui ne fonc­tionne pas.

Mon inspiration


Mercredi 14 janvier 2015¨Aujourd'hui transparences.

"Poésie, le dernier phare sur la mer qui monte" ; in Poésie, Art de l'insurrection ; Ferlinghetti ; maelstrÖm reEvolution

Transparences des mots....


Jeudi 15 janvier 2015 ¨ Aujourd'hui j'attends.

J'ai attendu toute la journée à attendre quelques chose. Je ne savais trop pas ce que j'attendais... Attendez ! Ne me dites pas que vous attendiez aussi ! Vous attendiez quoi,, au fait ? En tout cas, il fait nuit, et j'attends que le sommeil arrive


Vendredi 16 janvier 2015 ¨ Aujourd'hui mal.

Ni mal de mer, ni mal du pays. Pays... j'ai dit Pays ? C'est qu'il me fait un mal de chien, mon pays qui divague ! Le mal est fait, depuis ce jour sinistre où la liberté a été flinguée. Ces gens sont l'incarnation du mal. Ils ne distinguent pas le bien du mal. Et je crains les remèdes qui vont être prescrits à ces grands maux. Ça risque d’aller de mal en pis ! Je ne veux du mal à personne, je ne songe pas à mal et il ne faudra surtout pas rendre le mal par le mal.


Samedi 17 janvier 2015 ¨ Aujourd'hui, film dont vous êtes le héros.

Je ne suis pas cinéphile.
La vie sur les écrans,
Les grands et les petits,
M’ennuie et m’anesthésie.

Je ne suis pas cinéaste
Ni metteur en scène
Ni réalisateur.

Le film de cette journée
C’est juste
Quelques séquences
Quelques rencontres
Quelques émotions
Quelques gestes.

Les yeux d’une vieille dame
Embruinés par les années
Dans lesquels j’ai vu
Quatre-vingt-dix ans
D’une vie.

L’héroïne, c’était elle
Aujourd’hui

Pour son anniversaire.
J’en fus la spectatrice,
Attendrie et émue.

N’est-ce pas mieux
Qu’au cinéma ?


Dimanche 18 janvier 2015 ¨ Fragment d'aujourd'hui raconté en recette de cuisine.

 

Liste des ingrédients :

-         Une salle de bain

-         Un tapis

-         Un jeans

-         Un pull

-         Un rendez-vous

-         Une montre

-         Chaussettes, chaussures…

 

  1. Commencez par vous prendre les pieds dans le tapis, et glissez-vous sous la douche
  2. Oubliez d’analyser d’où viendra la giclée d’eau froide et poussez un cri de surprise glacée
  3. Lavez-vous, sans oublier les oreilles et …
  4. Cherchez slip et soutif
  5. Surveillez l’heure et sautez dans le jeans, le pull, les chaussettes et les chaussures
  6. L’heure du rendez-vous est passée et vous êtes toujours à poil
  7. Recouchez-vous

Le cahier du jour du 5 au 11 janvier 2015 est à lire ici

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11 janvier 2015

CAHIERS DU JOUR - D'après EXERCICES DE STYLE de Raymond Queneau

EXERCICES DE STYLE - QUENEAU

Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.

Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante. La liste des thèmes et le règlement sont ici.

J'ai vu ce défi sur plusieurs blogs, notamment  (Chez La Jument Verte) ou , ou là... Ça me plaît bien , cette idée ! Mais tiendrai-je tous les jours de toute l'année ? À suivre !


Lundi 5 janvier 2015 : "Aujourd'hui acheté"

Rien.
Enfin, si.
Deux tranches de gigot
Pas bon
Plein de nerfs
Et de gras.
Et mon gratin de navets
Avait tout du navet.


Mardi 6 janvier 2015 : "Aujourd'hui que deviendra cet enfant plus tard ? "

Assise par terre, au pied d'une caisse automatique de parking, une dame Roumaine, plus très jeune. Elle souhaite la bonne année à tous les passants, et explique aux automobilistes comment se servir de la machine à payer. Dans ses bras, un enfant endormi. Il fait froid. L'enfant dort. Certains jettent une piécette, d'autres les ignorent. L'enfant dort. D'un sommeil naturel ?


JE SUIS CHARLIE

Mercredi 7 janvier 2015 : "Aujourd'hui surprise"

Charlie Hebdo. Douze morts. Onze blessés. 

Épouvante.
Horreur.
Monstruosité.
Ignominie.
Inhumanité.
Barbarie.

 

 


Jeudi 8 janvier 2015 : "Aujourd'hui, une question lue quelque part"

 Pourquoi ?


Vendredi 9 janvier 2015 : "Aujourd'hui, tentative de liberté"

 Entendu, ce soir, au cours d'un reportage sur une cérémonie des voeux d'un maire de tout petit village de l'Isère : "Que l'avenir ne soit plus ce qui va arriver, mais ce que nous allons en faire."  Henri Bergson.


VIVE LA LIBERTE

Samedi 10 janvier 2015 : "Aujourd'hui, livre posé"

 "Vive la Liberté", publié chez Bruno Doucey. Des poèmes rassemblés autour d'un idéal. "Yo no canto por cantar / ni por tener buena voz / canto porque la guitarra / tiene sentido y razon". Victor Jara

 

 

 

 

 

 

 

 


Dimanche 11 janvier 2015 : "Aujourd'hui, à midi pile"

 

Je suis correspondante de presse. À midi, la maire d'un village dont j'assure la couverture, présentait ses vœux à ses concitoyens et demandait une minute de silence, pour Charlie et pour la liberté d'expression. Une heure plus tard, elle me téléphonait pour s'inquiéter de "ce qu'aurait pu me dicter" l'un de ses conseillers avec lequel "on m'aurait vue partir". Ce sont ses mots. Elle s’adressait… à la presse locale, et lui demandait le S I L E N C E !!!

3 janvier 2015

DES LETTRES ET DES MOTS - Pour les Plumes d'Asphodèle

 

-      Consonne
-      Z
-      Consonne
-      N
-      Voyelle
-      O
-      Voyelle
-      O
-      Voyelle
-      I
-      Consonne
-      H
-      Consonne
-      R

 

Bien sympa la copine, de m’avoir inscrite à ce jeu télévisé où l’on jongle avec les lettres et les mots. Certes, je suis de nature joueuse, mais là j’ai l’impression que mon adversaire est complètement à donf. Il va m’épuiser, me mettre en fatigue, me donner la fièvre. C’est juste le premier round, et j’ai déjà besoin d’un remontant.

H O R I Z O N… j’ai trouvé un sept lettres ! Oui, mais c’est à lui de parler en premier.

-      Six lettres, annonce-t-il avec ravissement.

-      Yes !!! Je suis dans le rythme ! Sept pour moi ! Et, comme on dit au pays d’ovalie, la cabane est tombée sur le chien. Pourquoi le chien ? Pourquoi pas le cheval ? Ou la poule ? Tiens, une poule sur une échelle, ou une étagère, qui sait ! Une poule qui picoterait du pain dur, qui cherrait – du verbe choir – de son échalier, valdinguerait du rayonnage et terrirait –du verbe terrir – dans la cahutte. Décidément, ce jeu me transcende !

 

Partie suivante. Je vais le faire grimper au rideau. Et il n’a pas intérêt à en faire une montagne !

 

-      Voyelle
-      A
-      Voyelle
-      E
-      Consonne
-      N
-      Consonne
-      R
-      Voyelle
-      E
-      Consonne
-      C
-      Voyelle
-      U

 

C’est à moi de dire en premier… Là, tu vois, c’est presque l’ascenseur pour l’Éden : six lettres triomphales : N A C R E E. Pourvu qu’il tombe en panne ! Je marche sur des œufs. Et s’il montait au créneau ? Il se gratte la tête, me regarde en coin, tente une œillade. Oh non ! Je viens d’entrevoir un sept lettres que je n’avais pas vu : C E R N E A U ! Là, c’est sûr, il va l’emporter ; c’est sûr il va le forger ce mot.

drague

Va falloir que je sorte le grand jeu, que je lui fasse croire qu’avec moi il va monter au ciel : un petit battement de cils, la langue qui s’insinue entre mes lèvres que je me mordille en baissant les yeux, le nez qui se retrousse. Je tournicote une mèche de cheveux… Super cute !

Non, pas sept lettres ! Je croise les jambes sous le pupitre, heu non, les doigts sur le pupitre. Le chrono s’essouffle. Je vois mon adversaire qui vacille, qui flageole. Il se déconcentre, il se disperse, il se dilue, il s’entomate. Sait même plus quelles lettres sont en jeu. Le voici qui claironne : « On se retrouve tout de suite après l’émission ? »

 

G A G N É ! J’ai gagné !

 

des chiffres et des lettres

Je rentre à la maison. La télé est allumée. Mon mari n’est pas là. Sur la table un post-it : « Tu as perdu au jeu de l’amour et du hasard. Sache que les lettres peuvent aussi faire des maux ».

 

 

 

-      Consonne
-      D
-      Consonne
-      V
-      Voyelle
-      E
-      Voyelle
-      O
-      Consonne
-      R
-      Voyelle
-      I
-      Consonne
-      C

 

C O R V I D É… je savais bien que les corbeaux portent malheur !

Un autre sept lettres : D I V O R C E…. ça c’était pas le jeu !

 


ASPHODELE

Les dernières Plumes 2014, dans leur dernière version. Les mots de la collecte, sur le site d'Asphodèle, ici.

(horizonnaturecielcabaneéchellefatiguegrimperrideaucréneauascenseurÉdenmontagneétagèrefièvretranscenderpanneépuiserœufschevalravissementremontant - rythme) ne m'ont pas inspirée vraiment. Alors que le thème était "monter", je les ai paradoxalement trouvés plats. J'ai fait ce que j'ai pu !

Et puis, c'est au scrabble que l'on tire 7 lettres ; à ce jeu télévisuel, c'est 10. Quand je vous disais que j'ai fait ce que j'ai pu !

En 2015, les rythme de ces ateliers d'écriture change (1 atelier mensuel seulement), les consignes aussi. Seul le règlement s'accroche.

 

20 décembre 2014

Noël, pour les PLUMES D'ASPHODÈLE

Je ne sais plus si l’emballage de cette papillote était orange ou verdâtre. La friandise ne m’avait pas emballé, c’est le mot. Boutade un peu douteuse, certes, mais la plus appropriée à la situation, c’est sûr. Je ne sais plus à quelle invitation j’avais répondu. En tout cas, il m’avait fallu bien du courage, ce soir-là, pour sortir de la torpeur de mes trois cent soixante-quatre nuits d’insomnie. Je ne sais plus dans quel quartier je suis allé traîner ma fatigue.

 

Certains se réjouiraient de n’avoir à travailler qu’une nuit par an ; mais que savent-ils de ma crainte que le chauffage n’ait pas été éteint dans la cheminée dans laquelle j’allais m’engouffrer ? Qu’un cannibale, gueule grande ouverte, ne m’attende à l’arrivée ? Qu’une castillane en mantille et caraco ne m’accueille avec son ustensile à inhalation parce qu’elle prétend que je ronfle trop fort ? Qu’une fuite incompressible ne vide les conduits des radiateurs ? Savent-ils seulement, ceux qui m’envient pour mes trois cent soixante-quatre jours de RTT annuels, que le progrès me contraint à me faufiler dans les tuyauteries des maisons pour parvenir à remplir cette mission inéluctable qui m’est assignée chaque année ? J’ai même dû suivre une formation complémentaire pour apprendre à m’adapter aux nouvelles technologies. Et quand je m’en suis tiré à l’examen final, vous pouvez croire que ma réussite m’a fait crier victoire !

 

Mais je digresse, là ! J’extravague.

 

À la réflexion, je ne sais plus non plus si les illuminations dans le ciel provenaient des étoiles ou des flocons qui tombaient dru, cette nuit-là.

 

Bébé père noël

Parce que la veille de cette nuit-là, pour moi fut un émerveillement : une journée d’attente à la maternité pour assister à la naissance de mon enfant. Quel apaisement après toutes ses années de désir et d’espérance ! La quintessence du bonheur !

 

Alors vous comprendrez sans peine que la démesure des agapes, que les balthazars pétillants, que les étrennes que les humains ont échangées cette nuit-là, que la couleur des sucreries qui m’attendaient près des sapins n’avaient guère d’importance pour moi !

 

Je suis devenu PÈRE !

 


Et voici ma participation aux "Plumes d'Asphodèle", dernière édition 2014. Elle avait organisé une double collecte et de son chapeau sont sorties deux listes, que nous avions le droit de mêler, démêler... J'ai pris tout le package :

ASPHODELE

Insomnie, torpeur, flocon, inéluctable, agapes, fuite, cheminée, démesure, verdâtre, orange, mantille, victoire, illumination, attente, invitation, emballer,  courage, chauffage, réussite, enfant, parole, quartier, quintessence, quelconque, fatigue, ronfler, étoile, cannibale, balthazar, réflexion, emballage, crainte, papillote, caraco, se réjouir, émerveillement, désir, étrennes, apaisement, inhalation, examen, maternité, mot.

22 octobre 2014

LA PEAU DE L'OURS - pour les Impromptus Littéraires

Je suis très attirée par les formes d'écriture que les OuLiPiens ont créées. À priori, elles semblent faciles à écrire, plus qu'à lire. En réalité, elles sont autant difficiles à lire qu'à écrire. 

Pour cet exercice de style, je me suis imposée la contrainte du "PERVERBE", ce procédé d'écriture qui associe deux (ou plusieurs) morceaux de proverbes ou locutions et permet de créer de nouvelles. Une certaine forme de détournement qui m'a réjouie !

L'idée était de composer sur le proverbe : "Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué". J'ai invité des cordonniers, des imbéciles, des chats, des chèvres, des loups, des grives et des merles à vendre leur peau avant d'avoir tué l'ours.

 

PERVERBES

 

Il ne faut pas vendre la peau des ours les plus mal chaussés
avant d’avoir tué les cordonniers.

Variante :

Il ne faut pas vendre la peau des cordonniers
avant d’avoir tué l’ours qui est le plus mal chaussé.

*****

Il ne faut pas vendre la peau des imbéciles
avant d’avoir tué l’ours qui ne change pas d’avis.

*****

Il ne faut pas vendre la peau de l’ours, quand on vous tient le menton.
Avant de l’avoir tué, il est facile de nager.

*****

Il ne faut pas vendre la peau de l’ours, si le chat garde les chèvres ;
qui attrapera les souris, avant de l’avoir tué ?

Variante :

Il ne faut pas vendre la peau du chat qui garde les chèvres
avant d’avoir tué l’ours qui attrape les souris.

*****

Il ne faut pas vendre la peau de l’ours, quand on parle du loup :
avant de l’avoir tué, on en voit la queue

*****

Les chiens aboient : « il ne faut pas vendre la peau de l’ours ! »
La caravane passe avant de les avoir tués.

*****

Il ne faut pas vendre la peau de l’ours, faute de grives.
On mange des merles avant de les avoir tués.

 

7 octobre 2014

PAR LE BOUT DU NEZ...

À l'invite hebdomadaire des IMPROMPTUS LITTÉRAIRES (ici)
j'ai répondu.
Sur le thème
d'un labyrinthe des odeurs
que j'ai voulu littéraire.

Par le bout du nez

« Madame. Nous avons le grand plaisir de vous inviter à participer à notre grande chasse aux écrivains, le … ». À la réception de ce carton, elle s’étonne : certes, elle est lectrice assidue, mais de là à pister les auteurs… Curieuse, elle se décide à se rendre à cette invite. Elle s’apprête soigneusement, convaincue d’y rencontrer quelques plumes célèbres.

Accueillie avec solennité par un majordome caudataire (tiens ! son allure lui rappelle sa lecture du « Voyage en Italie » d’Hyppolyte Taine), elle est conduite dans une sorte de hammam ; là, on l’invite à se dévêtir et à se plonger dans une eau cristalline et singulièrement inodore. Elle qui se préparait aux fragrances de l’Orient ! Puis on la revêt d’une longue toge blanche terriblement inodorante, elle aussi. Puis, après lui avoir bandé les yeux, on la mène dans un quelque endroit. Insonore. La porte se referme derrière elle. Elle tente de calmer les battements désordonnés de son cœur en inspirant profondément.

Tout est là : l’odeur des livres ! Celle du papier jauni par le temps.  Celle, cuirée, des couvertures. Et celle des encres fraîchement estampillées sur les pages des ouvrages. Par son odorat, tous ses sens se renseignent et se mettent en alerte. Elle a enfin compris la raison pour laquelle elle est là… Elle avance à tâtons, les bras en avant. Ses mains, soudain affleurent une jaquette. Dont elle s’empare et qu’elle approche de son visage. Un souffle d’herbes sèches, de pins, de rocailles brûlantes et de bois calciné parvient jusqu’à elle …Henri Bosco[1], murmure-t-elle. Elle a compris et fébrile, elle cherche, à l’aveugle, un autre ouvrage. Celui-ci lui renvoie une bouffée d’ambre, de musc, de benjoin et d’encens ; Charles Baudelaire[2] s’impose soudain. Elle poursuit sa quête. « Des odeurs de nuit, de terre et de sel »… la voici aux côtés d’Albert Camus[3]. Le parfum maléfique de fruit mûr blessé des lys des rivages qui s’élancent de la terre sourd d’un autre livre : c’est Colette[4], qui émerge de la collection. Elle croit détecter un effluve d’eau de Javel. Elle rassemble ses souvenirs : Yann Quéffélec[5] se présente à sa mémoire. Mais Gustave Flaubert[6] le bouscule et lui apporte l’odeur salée de l’Océan. Voici, un peu plus loin, un livre qui pue la fourmi. Intriguée, elle cherche qui pouvait produire cette exhalaison nauséabonde. Mais oui ! C’est Honoré de Balzac[7] qui parlait ainsi de sa cousine ! Vite, une fragrance plus délicate ! C’est au marché qu’elle trouve Philippe Delerm[8], lorsqu’il achète du mimosa.

Elle se sent lasse, incapable de poursuivre cette collecte enivrante. Elle s’appuie contre une étagère. Elle entend une voix douce et grave : « Tous ces extraits pouvaient être mélangés pour obtenir d'autres nuances[9].... Revenez quand bon vous semble, Madame ! Nous serons toujours là pour vous accompagner au cœur des essences de la vie ! Puissent les vallées être vos rues et les verts sentiers vos allées, afin que vous puissiez vous chercher les uns les autres à travers les vignes et revenir avec les parfums de la terre dans vos vêtements ».[10]

 

Martine-Littér’auteurs – 2014/10/07



[3] - Des odeurs de nuit, de terre et de sel rafraîchissaient mes tempes.
L’Étranger

[4] - Ces lys des rivages qui s’élancent de la terre, grandissent si vite qu’on ose pas les regarder, épanouissent leur corolle et leur parfum maléfique de fruit mûr blessé, puis retournent au néant
La naissance du jour

[5] - Le public retenait son souffle. Voilà qu'au moment d'envoyer Antigone à la mort, il avait cru détecter sur la comédienne un parfum d'eau de Javel. Le rire avait aveuglé son attention, submergé la tragédie, gagné les autres comédiens avec la vélocité d'un virus : la troupe s'était fait siffler.
Le maître des Chimères.

 

[6] - Et l'arôme de tout cela lui apporte l'odeur salée de l'Océan. (...) le grand parfum des bois.
La Tentation de Saint-Antoine

 

[7] - Comme elle pue la fourmi ! (...) Je ne l'embrasserai pas souvent ma cousine !
La cousine Bette.

 

[8] - Le lendemain matin, ils allèrent au marché. Arnold acheta du mimosa qui sentait loin, jusqu'à l'enfance.
Il avait plu tout le dimanche.

 

[9] - Michel Baudet, Les parfums antiques. 

 

[10] - Khalil Gibran, Le passant d’Orphalèse

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