J'ai rencontré ce jeu chez Lady Marianne. Je m'y suis amusée.
Voici la règle du jeu :
"Avec les lettres proposées, faire des mots de 5 lettres au moins et au moins 5 mots, puis les inclure dans un texte sur un thème de votre choix ou pour corser faire le texte en rapport avec le mot trouvé".
Et voici mon texte :
Ils sont là, tous les deux, à arpenter les travées de la jardinerie, indécis sur le choix des plantes qui pourraient embellir leur jardin. Fébrile, elle s’arrête devant un superbe bromelia.
- Regarde ! Cette hampe florale ! On dirait qu’elle flamboie ! Et cette abeille affolée qui croit pouvoir en tirer un nectar miellé !
- Je te rappelle que nous sommes ici pour le jardin, pas pour décorer le salon. Que dirais-tu de cet arbre ? Nous pourrions distiller une fiole de mirabelle avec ses fruits.
- Mais c’est de la folie, c’est interdit, se rebiffe-t-elle. Moi ce que je veux, ce sont des arbres qui nous fassent de l’ombre. Tu te souviens de l’énorme filao qui nous avait abrités pendant notre voyage de noce ? Sa ramée nous avait servi d’ombrelle et nous avait protégés des rayons du soleil.
- Alors nous pourrions acheter un érable. Et le merle morfal que tu nourris tous les matins pourrait y nicher. Il va quand même falloir que nous nous décidions !
- Ce dont je raffole ce sont des arbres dont les feuilles sont en forme d’éventail. Crois-tu qu’ils en ont ici ? Un ginkgo biloba, par exemple. On pourrait l’installer dans l’allée du fond. En automne, la couleur jaune ambrée de ses feuilles pourrait émailler le vieux mur pourri de la ferme du maire qui nous sape le moral.
Tout occupés à discuter joyeusement, ils découvrent soudain un vendeur en train de bailler d’ennui derrière une ombellale. Il a entendu leur conversation. Il s’approche du jeune couple :
- Si j’ai bien compris, messieurs-dames, c’est un arbre flabelliforme que vous recherchez ? J’ai le ginkgo qu’il vous faut. C’est une fille. Attention, monsieur, il vaudra mieux ne pas vouloir distiller ses fruits qui ressemblent à s’y méprendre à de petites prunes jaunes. Chaque petite bille libère une odeur pestilentielle. Mon chien en a trouvé une l’autre jour, et il l’a flairée : il est parti en hurlant, ce n’est pas une fable ! Il était à filmer ! Faudra-t-il vous l’emballer ?
Les jeunes gens se regardent, perplexes. Elle est un peu affolée par cette perspective ; elle s’aperçoit qu’il a blêmi, qu’il ne fait plus le mariolle et qu’il ne frime plus. Si cette histoire n’est pas une faribole, ils planteront une ormaie.
© Martine Littér'auteurs - 29 mars 2015
page FB