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Littér'auteurs
12 mars 2013

LA POÉSIE DANS LE BOUDOIR : Jean Tardieu au Printemps des Poètes 2013

printemps des poètes

 

Épitaphe

Pour briser le lien du jour et des saisons
pour savoir quelle était cette voix inconnue
sur le pont du soleil à l'écart de ma vie
je me suis arrêté.

Et les fleuves ont fui, l'ombre s'est reconnue
espace les yeux blancs j'écoute et parle encore
je me souviens de tout même d'avoir été.

 

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11 mars 2013

LA POÉSIE DANS LE BOUDOIR : Jean Tardieu au Printemps des Poètes 2013

En furetant sur le site officiel du "Printemps des Poètes", dans la catégorie "poèmes sur le(s) rire(s)", j'ai découvert qu'un hommage y est rendu à Jean Tardieu

Jean Tardieu,dont je pense qu'il est un poète précurseur, un précurseur inspiré, un inspiré visionnaire, un visionnaire utopiste, un assembleur de nuées.

À ma façon, je vais, moi aussi, rendre hommage à ce grand homme en publiant, chaque jour, l'un de ces poèmes. Et pour mettre un peu de piment, je laisserai un mot en suspens... qui le découvrira ? Qui en trouvera un qui fera bonne mesure ? À vous de jouer, en déposant votre mot en commentaire de chaque billet. Et de ces mots déposés, ensemble nous ferons un poème.

Dialogues à voix basse

Et celle qui riait sans pouvoir s'arrêter ?
- C'était pour t'avertir des plus graves dangers.

Et celle qui pleurait avec tant de finesse ?
- C'était pour t'éclairer sur ta propre faiblesse.

Et ce train qui partait, je le manquais de peu ?
- C'était pour égarer les ------ ombrageux.

Et le temps qui montait sans m'avancer d'un pas ?
- Comprends toi-même enfin ! Je ne te réponds plus.

 

Le témoin invisible - 1943


Point n'est besoin (ni obligatoire) de tenir un blog de lecture pour participer. 

10 mars 2013

LA POÉSIE DANS LE BOUDOIR : Anna de Sandre

 

 

printemps des poètes

 

Les regards habités

 

La ville résidait dans nos yeux
possédait chacun d'entre nous
nous n'y trouvions pas à redire
nous la logions elle nous hantait
le sommeil restait à sa porte
et ses lumières faisaient briller
ce que les autres prenaient souvent
pour une passion ou de la fièvre
nous l'abritions sous nos paupières
émus fanfarons et contents
et pour tout dire nous nous flattions
qu'elle nous habite pour pas un rond
et quand nous reprenions la route
transis fourbus mais pleins de force
c'est là dehors précisément
qu'elle s'acquittait de son loyer.

 

Anna de Sandre

Anna de Sandre - Un régal d'herbes mouillées
Éditions Les Carnets du Dessert de Lune - 2012

POÉTISONS


 

Dimanche dernier, nous avons poétisé ensemble : Aifelle,  AnneFlomarmoi.

(Clic sur les prénoms pour se rendre sur le site ou le blog)

Qui viendra, aujourd'hui avec nous, donner aux mots leur sensibilité poétique ? Poétisons ensemble, voulez-vous ?
La règle du jeu est ici

Même si vous n'êtes que de passage, même si vous n'avez pas pas de blog... pas de problème !

Surtout que, du 9 au 24 mars, c'est le PRINTEMPS DES POÈTES (clic pour aller sur le site officiel)

Des surprises, sur Littér'auteurs, à cette occasion.... à suivre....

8 mars 2013

L'OMBRE DOUCE ; Hoai Huong Nguyen

l'ombre douce

Je ne fais pas vraiment dans la sensiblerie, ni dans la sentimalité quand je lis un roman. Je suis touchée, parfois émue, mais, je l'avoue avec humilité, j'ai été bouleversée par ce récit, troublée aux larmes. 

L'auteure, Hoai Huong Nguyen, est née en 1976 en France de parents vietnamiens. Son nom signifie « Se souvenir du pays », référence au déracinement de sa famille. De langue maternelle vietnamienne, elle a appris le français en allant à l’école. Détentrice d’un doctorat de Lettres modernes portant sur « L’eau dans la poésie de Paul Claudel et celle de poètes chinois et japonais », elle a déjà publié deux recueils de poésie : Parfums et Déserts. Elle enseigne actuellement la Communication dans un IUT. L’Ombre douce est son premier roman.

Et quel premier roman ! 

Yann, breton de Belle-Île, jeune homme mal aimé de son père, orphelin de mère, mal dans sa peau, s'enrôle dans l'armée. C'est 1954, et la guerre en Indochine trouve là un combattant prêt à en découdre (sans qu'il soit pour autant un guerrier très agressif). Yann est blessé. Il est hospitalisé dans un état grave, mais sauf. Mai, une jeune fille Annamite, circule entre les lits pour apporter quelque soulagement aux éclopés. Et ces deux-là se rencontrent. Yann et Mai. Que tout oppose. Réunis dans un amour fulgurant et flamboyant.Alors qu'hier, pour Yann, était noir et désespéré, qu'aujourd'hui, pour eux deux, est héroïque et courageux, que demain, pour Mai est sombre, ces deux-là sont dans l'immédiateté merveilleuse de leurs sentiments réciproques. Et rien ne peut attendre, parce que rien ne les attend si ce n'est la mort, la honte, la dégradation physique et morale.

Les mots pour le dire, les mots de Hoai Huong Nguyen, sont magistraux (ah que le vocabulaire me manque !). Tout est en nuance. Même dans le récit de la bataille de Điện Biên Phủ. Et pourtant que la relation des faits est sans concession ! C'est dur, très violent, brutal, sanguinaire. Et paradoxalement empreint d'une grande humanité, d'un douceur prodigieuse.

Il y a de la poésie, de la grâce, de l'honneur dans ce texte qui, pourtant, décrit la sauvagerie, la cruauté.qui environnent ces deux êtres infiniment purs, 

Cette rencontre fut pour moi un merveilleux et inoubliable moment de lecture.

Hoai Huong Nguyen est aussi poétesse (son roman est émaillé de poèmes). Voici un extrait, tiré de son recueil "Parfums, illustré par Valérie Linder, paru à l'Harmattan en 2005.

mon
âme
mon aim é
a - t - il
le parfum
de
l'eau 
vibrante
exulte
le
soleil

ô
son
visage
en fleur


C'est chez Anne (son commentaire, élogieux, est ici). Et ce matin, elle m'apprend qu'hier, à la Foire du Livre de Bruxelles ce titre a obtenu le Prix Première, un premier roman primé par un jury d’auditeurs de la radio publique francophone, dont elle a été membre !

Challenge a tout prix

Une belle occasion d'inscrire ce titre dans le challenge "À tous prix" de Laure.

5 mars 2013

LÀ OÙ VONT NOS PÈRES, Shaun Tan

Ceux qui me connaissent, et/ou me lisent, savent ma difficulté à lire et comprendre les Bandes Dessinées. J'ai glané ce titre, la semaine dernière, chez Anne, conseillée par une experte, Mo'.Pourquoi pas, après tout ? Puisque mon problème vient de mon incapacité à relier texte et graphisme ! Pourquoi pas, donc, une BD muette, qui, de surcroît, a retenu en son temps l'attention d'une grande partie de la blogosphère littéraire et reçu beaucoup d'éloges.

là ou vont nos pères


Là où vont nos pères... la couverture est belle ; elle suggère une histoire du temps passé. Un homme, une valise à la main, observe, incrédule, une drôle de bestiole. Soixante portraits, soixante regards d'hommes et de femmes, sont alignés sur les deux premières pages. Comme des photos d'identité. 

Identité. L'un des mots, jamais écrit, mais toujours sous-entendu de ce long voyage qu'entame, un matin, un homme, mari et père. Il part... laissant sa femme et sa fillette, n'emportant d'elles qu'un portrait de famille, soigneusement emballé dans sa pauvre valise. Il part. Il quitte sa ville misérable. Jusqu'à la gare, sa femme et sa fille l'accompagnent, tenant sa main serrée dans les leurs.Il part. Pendant qu'elles, elles retournent à la maison, tristes et seules.

Son voyage est long. Il traverse la mer. Il part. Et avec lui, sur le pont du bateau, d'autres comme lui, qui partent aussi.

Ils partent.Ceux qui sont partis arrivent dans un monde inconnu, peuplé d'êtres étranges, aux allures de Goliath. Et lorsqu'accoste le navire, la foule de ceux qui viennent d'arriver découvre le gigantisme d'une ville, des animaux inconnus, des moeurs inconnues, et une langue inconnue. Étrange étranger.

C'est, bien sûr, de l'immigration dont il s'agit. Peinte sans mot(s), toute en nuance(s). Dessinée au crayon, couleur sépia ou dans des gris doux. L'homme qui part, le mari, le père, emmène avec lui une étrange étrangeté : celle de son appartenance qui, à petites touches uchroniques, se confrontent au "nouveau monde". Étrangeté de l'étrange. Il plane dans ce livre (oui, ce livre) qui se présente un peu comme un album photos, où l'ordre chronologique illustre la vie des personnages principaux : l'homme, sa femme, sa fille... et ceux qui vont aider l'homme à se "re"construire dans un pays inconnu (""), à dessiner son nouvel espace de vie ("OÙ VONT"), et à maintenir les liens familiaux ("NOS  PÈRES").

J'ai aimé, cette bande dessinée, s'il faut l'appeler ainsi. J'ai été sous le charme d'une narration silencieuse qui a stimulé et nourri mon imaginaire. Cette histoire graphique (je crois que c'est comme cela qu'elle se nomme) emmène le lecteur (m'a emmenée) en dehors du temps. Cet homme, représenté par Shaun Tan, en quête de points de repère, outre sa propre expédition dans une autre culture... m'a conduite à  découvrir une autre culture littéraire, avec d'autres repères... Belle aventure ! Mais qui ne me rapproche toujours pas de la BD (que je dirais traditionnelle).

 

 

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3 mars 2013

LA POÉSIE DANS LE BOUDOIR : Jean-Paul Valla

Instant suspendu

Michelangelo MERISI dit LE CARAVAGE
Riposo durante la fuga in Egitto, vers 1594


Instant suspendu

 

Cet instant
Un instant
L'instant qui désigne
L'intervalle qu'il représente.

Celui qui nous dit le drame
Le souffle interrompu
Le doigt pointé vers l'interrogation de tous les temps.

Deux bornes proclament l'inattendu :
L'évènement qui marque sa place à l'instant juste
Entre le moment suspendu
Et le retour au calme temps qui s'allonge.

Et que devient cette forme singulière
La particularité de son épaisseur soudaine
Après l'accent qui s'efface
Pour ne plus occuper le temps ni l'espace

Dans les trous noirs de l'univers
Que devient l'instant de vie ?

Jean-Paul Valla,

Héra - 2012
Éditions de Belledonne


POÉTISONS

Dimanche dernier, nous avons poétisé ensemble : Aifelle,  Anne, FlomarFransoaz, LaurenceMarilyne et moi.

(Clic sur les prénoms pour se rendre sur le site ou le blog)

Qui viendra, aujourd'hui avec nous, donner aux mots leur sensibilité poétique ? Poétisons ensemble, voulez-vous ?
La règle du jeu est ici

Même si vous n'êtes que de passage, même si vous n'avez pas pas de blog... pas de problème !

 

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