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Littér'auteurs

20 mars 2015

CAHIERS DU JOUR : 20 mars ¨Aujourd'hui au pied du lit.

2015

Je vais prendre le thème du jour au pied… de la lettre, puisqu’au pied… du lit, jonchent des livres. Que j’ai lus, que j’ai abandonnés, que je voudrais lire… Ma bibliothèque ne se tient pas là ! Cette pile n’est qu’un petit échantillon. D’ailleurs, chez moi, les livres sont partout. Non, pas dans la salle de bains, ni dans la cuisine ; je les ai en trop grand respect pour leur faire prendre le risque d’être mouillés ou salis. Et puis, ceux qui accompagnent mes nuits tiennent agréablement compagnie aux moutons qui broutent de l’autre côté du pied… du lit.

© Martine Littér'auteurs - 20 mars 2015

https://www.facebook.com/martine.crasez


Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.


Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante. La liste des thèmes et le règlement sont ici

La bande des "aujourd'hiens" et des "aujourd'huistes", répertoriée à ce jour (clic sur le nom de leur blog) :

Valentyne, sur son blog "La jument verte", Fred Mili, sur "Histoire et Nouvelles", Marlaguette, sur "Destinée de pacotille", Jacou, sur "Les mots autographes", Dominique, sur "Un esprit sain dans un corsage", Asphodèle, sur "Les lectures d'Asphodèle, les humeurs et l'écriture"Martine, sur "Mon carnet à Malices" Croc, sur "Des mots et des images", Rebecca Zartarian-Arabian, ICINadael sur « Les mots de la fin« . Prudence Petitpas, ICIMarie-Jo64, sur Mijo espace

Prochain épisode : 21 mars ¨Aujourd'hui ce qu'il en restera dans un an.

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20 mars 2015

L'INSURRECTION POÉTIQUE DU PRINTEMPS DES POÈTES : Nâzim Hikmet

 

Dimanche

C'est dimanche aujourd'hui.
Pour la première fois, aujourd'hui
ils m'ont laissé sortir au soleil
et moi,
pour la première fois dans ma vie,
j'ai regardé le ciel sans bouger
m'étonnant qu'il soit si loin de moi
qu'il soit si bleu
qu'il soit si vaste.
Je me suis assis par terre
plein de respect
et j'ai collé mon dos contre le mur blanc.
Il n'est pas question en cet instant
de me jeter dans les vagues.
Pas de combat en cet instant
pas de liberté et pas de femme
Terre, soleil et moi
Je suis un homme heureux.

Nâzim Hikmet
Dimanche (1938), in C'est un dur métier que l'exil 
Éditions Le Temps des Cerises ; février 2014

 


2015

« Je suis né en 1902 
Je ne suis jamais revenu sur le lieu de ma naissance 
Je n'aime pas me retourner »

Et le « géant aux yeux bleus » ne revint jamais à Salonique...

Ambiance feutrée à Istanbul : Nâzim, enfant, est bercé par la poésie de son grand-père Pacha, un haut fonctionnaire ottoman, et par sa mère, Djélilé, artiste férue de culture française.

Révolté par l'occupation d'Istanbul par les puissances alliées après la première guerre mondiale, exalté par la lutte des paysans turcs pour l'indépendance et enthousiasmé par la révolution d'Octobre, il a tout juste vingt ans quand il part à Moscou, en 1922.

Il retourne en Turquie en 1924, après la guerre d'indépendance, mais, victime de persécutions, car c'est désormais un « rouge », il repart à Moscou en 1926 et multiplie les allers-retours.

Moscou bouillonne alors. Il y fait la rencontre de Maïakovski et des futuristes russes, dont l'influence bouleverse sa poésie, et travaille avec Meyerhold.

Communiste parce qu'il aime tout, passionnément, la liberté, son pays, son peuple et ses femmes, il devient le génie en exil de l'avant-garde turque.

De retour en Turquie, il est condamné en 1938 à vingt-huit ans d'emprisonnement, car il a publié, en 1936, un éloge de la révolte, L'Epopée de Sheik Bedrettin, ou le combat d'un paysan contre les forces de l'Empire ottoman. Il est libéré en 1949 grâce à l'action d'un comité international de soutien, formé à Paris par ses camarades Jean-Paul Sartre, Pablo Picasso et Paul Robeson.

C'est avec ce dernier et Pablo Neruda qu'il partage en 1950 le Prix mondial de la paix. In absentia, car Hikmet, affaibli par une longue grève de la faim ainsi que de graves problèmes cardiaques, ne peut se déplacer à Varsovie, où la cérémonie a lieu.

« Une bien triste liberté »

 

Hikmet est constamment surveillé. Il échappe miraculeusement à deux tentatives de meurtre, mais ne parvient pas à être exempté du service militaire, qu'on lui demande d'effectuer à cinquante ans. C'est la guerre froide, et il milite contre la prolifération de l'armement nucléaire. Que faire si ce n'est fuir, se réfugier en Union soviétique, laissant femme et enfants ?

Devenu membre très actif du Conseil mondial de la paix, le poète chante l'Internationale, mais ne tait pas son rejet du stalinisme. Le « communiste romantique » célèbre la lutte, synonyme de vie, une liberté que ronge, selon lui, l'autorité.

Citoyen polonais suite à la perte, immense, de la nationalité turque, il voyage partout, pour tromper l'exil. En Europe, en Afrique et en Amérique du Sud seulement, car les Etats-Unis lui refusent un visa.

« Malgré le poids dans ma poitrine, 
Mon coeur bat toujours avec les étoiles lointaines »

Nâzim Hikmet meurt à Moscou en 1963. Son coeur a cessé de battre la mesure de la perte, mais le vent souffle toujours entre les arbres doux d'Anatolie, sur les visages de ses femmes, qu'il a aimées aussi fort que le monde.

 


2015

17e Printemps des Poètes 

 

7 au 22 mars 2015

 

 

 

L'INSURRECTION POÉTIQUE

 

 

 


"La poésie peut encore sauver le monde en transformant la conscience" Lawrence Ferlinghetti

 

Fait de langue, la poésie est aussi, et peut-être d'abord, « une manière d'être, d'habiter, de s'habiter » comme le disait Georges Perros. 
Parole levée, vent debout ou chant intérieur, elle manifeste dans la cité une objection radicale et obstinée à tout ce qui diminue l'homme, elle oppose aux vains prestiges du paraître, de l'avoir et du pouvoir, le voeu d'une vie intense et insoumise. Elle est une insurrection de la conscience contre tout ce qui enjoint, simplifie, limite et décourage. Même rebelle, son principe, disait Julien Gracq, est le « sentiment du oui ». Elle invite à prendre feu. 

Jean-Pierre Siméon, directeur artistique du Printemps des Poètes (il faut aller ici

 

19 mars 2015

CAHIERS DU JOUR : 19 mars ¨ Aujourd'hui en toc.

2015

« Ta médaille, elle est pas en toc ! », ai-je entendu, ce matin, un homme dire à un autre. Nous sommes le 19 mars ; les anciens combattants commémorent les accords d’Évian de 1962. Parmi eux, Pierrot. Aujourd’hui, il a été décoré par ses pairs de la croix du combattant. Une médaille méritée par une blessure à la jambe, après le Cessez-le-feu, qui lui a laissé une claudication irréversible. En bronze, fixée à un ruban bleu horizon orné de sept raies verticales rouges. 43 ans plus tard, il recevra 56 € mensuel, pour remerciement. C'est pas du toc, ça ? 

© Martine Littér'auteurs - 19 mars 2015

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Les 366 réels à prise rapide correspondent à un exercice d’écriture de Raymond Queneau tiré des Exercices de Style. Il s’agit d’écrire chaque jour un texte sur un thème proposé sous la forme “Aujourd’hui [quelque chose]“.


Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante. La liste des thèmes et le règlement sont ici

La bande des "aujourd'hiens" et des "aujourd'huistes", répertoriée à ce jour (clic sur le nom de leur blog) :

Valentyne, sur son blog "La jument verte", Fred Mili, sur "Histoire et Nouvelles", Marlaguette, sur "Destinée de pacotille", Jacou, sur "Les mots autographes", Dominique, sur "Un esprit sain dans un corsage", Asphodèle, sur "Les lectures d'Asphodèle, les humeurs et l'écriture"Martine, sur "Mon carnet à Malices" Croc, sur "Des mots et des images", Rebecca Zartarian-Arabian, ICINadael sur « Les mots de la fin« . Prudence Petitpas, ICIMarie-Jo64, sur Mijo espace

Prochain épisode : 20 mars ¨Aujourd'hui au pied du lit.

18 mars 2015

CAHIERS DU JOUR : 18 mars ¨ Aujourd'hui un moment où j'ai regardé l'heure

2015

« Cependant, quand le Lapin vint à tirer une montre de son gousset, la regarda, puis se prit à courir de plus belle, Alice sauta sur ses pieds, frappée de cette idée que jamais elle n’avait vu de lapin avec un gousset et une montre ».

Je pense avoir croisé Alice des milliers de fois aujourd’hui, mon regard rivé sur la montre. Mais elle ne m’a pas confondue avec un Lapin. Dans dix-huit jours, c’est Pâques. Grâce à Dieu, je ne suis pas en chocolat ! Même si la cloche, c’est moi !

© Martine Littér'auteurs - 18 mars 2015

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Prochain épisode : 19 mars ¨ Aujourd'hui en toc.

17 mars 2015

CAHIERS DU JOUR : 17 mars ¨ Aujourd'hui fallait pas que

2015

Fallait pas que mon numéro de téléphone tombe sous les yeux de ce monsieur, ce matin. Non, fallait pas qu’il m’appelle pour me vendre un truc. Je les reconnais tout de suite ces vendeurs de trucs. À leur accent et à leur manière d’écorcher mon nom. Je sais bien qu’il s’agit de leur gagne-pain, je sais bien qu’ils sont harceleurs par nécessité et non par vocation. Mais, fallait pas… Quand il m’a dit : « Laissez-moi le temps de vous expliquer », j’ai pris la balle au bond : « Moi, je ne l’ai pas, le temps ». Fallait pas…

© Martine Littér'auteurs - 17 mars 2015

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Prochain épisode : 18 mars ¨ Aujourd'hui un moment où j'ai regardé l'heure.

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16 mars 2015

CAHIERS DU JOUR : 16 mars ¨ Aujourd'hui une belle image.

2015

Fugacité.

Dans un pré, deux chevaux… deux encolures enlacées.

Tendresse, douceur, délicatesse.

Noblesse.

Charme d’un court instant d’harmonie, dans une journée mouvementée.

Poésie.

© Martine Littér'auteurs - 16 mars 2015

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Cette photo n'est pas mienne. Je n'ai pas eu le réflexe de m'arrêter pour immortaliser ce moment. Mais c'est vraiment ce que j'ai vu !


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Prochain épisode : 17 mars ¨ Aujourd'hui fallait pas que.

15 mars 2015

CAHIERS DU JOUR : 15 mars ¨Aujourd'hui petite satisfaction personnelle

 

 

2015 03 15 petite satisfaction

Il arrive, parfois (trop souvent) que les journalistes « corrigent » les articles que j’envoie : un mot change, une phrase disparaît, une faute que je n’ai pas faite apparaît… D’une manière générale, ça m’agace. Mais quand ces jeunes gens, plus journaleux que journalistes, modifient le sens de mes propos, ça m’exaspère (d’autant que j’ai ensuite à en rendre compte aux personnes dont j’ai parlé). Reçu, aujourd’hui, un mail du chef d’agence : «  J’attendais de pouvoir échanger avec le responsable de ces publications qui ont déclenché ta colère que je ne peux trouver que légitime ».

Petite satisfaction personnelle…

© Martine Littér'auteurs - 15 mars 2015

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15 mars 2015

DIMANCHE EN POESIE : Luc Bérimont

berimont8

Originaire du Nord de la France, André Pierre Leclercq,, dit Luc Bérimont, est né le 16 septembre 1915 et décédé le 29 décembre 1983.

En 1938, pour ses débuts en poésie, il imprime avec Félix-Quentin Caffiau, en taillant les caractères au couteau, une revue appelée Prairie qui reçoit les encouragements de Jean Giono et Max Jacob. Au début de la Seconde Guerre mondiale, il sera mobilisé et il combattra en Lorraine avant d’entrer dans la résistance.

Un résistant le fera justement entrer à Radio Paris où il sera chargé plus particulièrement des émissions de poésie. Et c’est en 1948 que Luc Bérimont entre à la RTF dont il deviendra un des créateurs et des animateurs pendant plus de deux décennies.

Sa volumineuse œuvre poétique comprend  pas moins de trois tomes. Partisan d’une poésie sensuelle et chaleureuse, il fut sur les ondes de la RTF puis de Radio France, dans ses émissions, La Fine Fleur,  le défenseur de la grande chanson française des Brel, Brassens, Béart et Ferré.

 


Le Printemps des Poètes célèbre le centenaire de sa naissance.


Madame à Minuit (NOËL)

Poème de Luc Bérimont
Musique de Léo Ferré

Madame à minuit, croyez vous qu’on veille ?
Madame à minuit, croyez -vous qu’on rit ?
Le vent de l’hiver me corne aux oreilles,
Terre de Noël, si blanche et pareille,
Si pauvre, si vieille, et si dure aussi.

Au fond de la nuit, les fermes sommeillent,
Cadenas tirés sur la fleur du vin,
Mais la fleur du feu y fermente et veille
Comme le soleil au creux des moulins.
Comme le soleil au creux des moulins.

Aux ruisseaux gelés la pierre est à fendre
Par temps de froidure, il n’est plus de fous,
L’heure de minuit, cette heure où l’on chante
Piquera mon coeur bien mieux que le houx.
Piquera mon coeur bien mieux que le houx.

J’avais des amours, des amis sans nombre
Des rires tressés au ciel de l’été,
Lors, me voici seul, tisonnant des ombres
Le charroi d’hiver a tout emporté,
Le charroi d’hiver a tout emporté.

Pourquoi ce Noël, pourquoi ces lumières,
Il n’est rien venu d’autre que les pleurs,
Je ne mordrai plus dans l’orange amère
Et ton souvenir m’arrache le coeur.
Et ton souvenir m’arrache le coeur.

Madame à minuit, croyez-vous qu’on veille ?
Madame à minuit, croyez-vous qu’on rit ?
Le vent de l’hiver me corne aux oreilles,
Terre de Noël, si blanche et pareille,
Si pauvre, si vieille, et si dure aussi.

Voici l'interprétation de Léo Férré, son compositeur

14 mars 2015

CAHIERS DU JOUR : 14 mars ¨Aujourd'hui moment de soli­tude

souris

Attablée devant une succulente souris d’agneau aux épices et au miel, je suivais d’un œil et d’une oreille distraits les blablas d’animateurs culinaires qui, parfois, inspirent les plats que je concocte. C’est alors qu’apparut à l’écran un énergumène aussi frénétique qu’allumé qui prétendait expliquer à un groupe d’enfants ébahis que les oranges qu’ils apprécient ne sont que pipi de chat à côté de celles qu’il allait « créer » sous leurs yeux. Joignant le geste à la parole, il trempa les dits fruits juteux dans de l’azote liquide.

2015

Cuisine moléculaire, ça s’appelle. Grand moment de solitude gastronomique !

© Martine Littér'auteurs - 14 mars 2015

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Les règles sont les suivantes : écrire sur le vif, ne pas écrire plus de 100 mots, rapporter des éléments réels de sa journée sans en inventer et sans se référer à un jour antérieur, suivre la thématique de la date correspondante. La liste des thèmes et le règlement sont ici

La bande des "aujourd'hiens" et des "aujourd'huistes", répertoriée à ce jour (clic sur le nom de leur blog) :

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14 mars 2015

LES PLUMES D'ASPHODELE, COMPLETEMENT MARTIENNES

 

LES PLUMES

C’était un pays d’il n’y a guère, un pays de renaissance. C’était un pays fantastique, un pays de paresse. C’était un pays de contradictions, un pays qui se disait de liberté.

L’ubac s’était installé au sud ; le bernard-l’hermite n’était pas sans abri. L’animal, d’ailleurs, appréciait la chaleur de ce versant d’univers qui n’était pas au nord (et pas davantage qu'à l’est ou à l’ouest). Un beau matin, le crustacé décida qu’il y avait urgence à déserter. Mais avant de quitter sa douillette demeure, il secoua son édredon.

Quelle erreur !

Une plume s’en échappa, virevolta et se posa, tout en douceur, sur la nuisette d’une cigogne, qui, soit dit en passant, était un héron. Surprise, elle sortit de son sommeil et ouvrit grand ses ailes. Le printemps s’approchait à pas menus.  Le ciconiidé au long bec emmanché d’un long cou huma l’atmosphère : il la trouva vaporeuse à souhait et décida de prendre l’air.

Quelle erreur !

Dans ce pays d’il n’y a guère, fantastique et plein de contradictions, la volupté et l’insouciance étaient bannies ! L’oiseau s’abima en plein vol et s’écrasa sur le flaccide décapode, l’entraînant avec lui dans le silence éternel.

Moralité :

Que vous soyez pagure ou ardéidé
Choisissez bien, pour y demeurer,
Le pays o
ù vous exposerez vos idées.
Sinon, votre vie y laisserez.

© Martine Littér'auteurs - 14 mars 2015

https://www.facebook.com/martine.crasez


J'ai utilisé cette collecte, à l'invite d'Asphodèle (chez elle, c'est ici) qui, chaque mois, me fait prendre ma plume. 

Douceur, printemps, déserter, sommeil, chaleur, renaissance, air, bernard-l’hermite, édredon, paresse, plume, aile, volupté, insouciance, liberté, vaporeux, virevolter, cigogne, nuisette, ubac, univers, urgence

Pour rédiger une fable de 211 mots

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