Née à Lattaquié en Syrie, Maram al-Masri ((مرام المصري) est une poétesse "Franco-Syrienne" (comme elle l'indique sur sa carte de visite).
Elle s’est installée à Paris en 1982 après des études en littérature anglaise à Damas. Actuellement elle se consacre exclusivement à l’écriture, à la poésie et à la traduction. Aujourd’hui elle est considérée comme l’une des voix féminines les plus connues et les plus captivantes de sa génération.
Outre les nombreux poèmes parus dans des revues littéraires, plusieurs anthologies en arabe et les anthologies internationales traduites, elle a publié plusieurs recueils de poèmes. Jusqu’à présent, son oeuvre a été traduite en huit langues.
Maram al-Masri a participé à de nombreux festivals internationaux de la poésie en France (Corte, Bastia, Lodève, Biarritz, Nantes, Strasbourg, Toulouse, Lille, Arras, Béthune, Rennes) et à l’étranger (Buenos Aires, Cordoue, Murcie, Grenade, Lieda, Cadix, Dublin, Galway, Hambourg, Cologne, Londres, Bruxelles, Bruges, Amsterdam, Cologne, Zurich, Munich, Luxembourg, Gênes, Turin, Rome, Pistoia, Trieste, Vérone, Ravenne, Spello, Sienne, Alba, Senigallia, Reggio de Calabre, Catane, Sardaigne, Sicile, Stockholm, Copenhague, Struga, Istanbul, Rabat, Tunis, Le Caire, Damas, Alep, Koweït, San Francisco, Mexique, Trois-Rivières, Algérie, etc.).
Et elle était présente, au marché de la poésie de Paris-2013, sur le stand des Édiions Bruno Doucey qui publient ses poésies dans leur collection "L'autre langue". C'est une DAME impétueuse, bouillonnante, pétulante, tourbillonnante, qui produit un sentiment de générosité, d'audace et de beauté, de sensualité.
Je présente aujourd'hui l'un de ses recueils de poésie paru en mars 2011 : Par la fontaine de ma bouche.
"On se retrouve poitrine contre poitrine, ventre contre ventre. On s’approche, on se mêle, on s’enroule, jusqu’à la jouissance. À première vue, les poèmes sensuels de Maram al-Masri semblent évoquer la valse qui entraîne deux êtres épris l’un de l’autre, l’ivresse du désir, la frénésie des corps. Et si cette belle voix venue de Syrie nous parlait d’autre chose ? Si le corps à corps était aussi celui qu’elle entretient avec la poésie ? Avec des mots simples, dans les deux langues qu’elle affectionne, l’arabe et le français, une femme libre fait l’amour aux mots. Pour elle, l’écriture est une eau qui coule de la fontaine à la bouche", écrit son éditeur Bruno Doucey.
Voici trois poèmes, extraits de ce somptueux recueil, qu'elle a écrit en arabe (Syrie) et traduit elle-même en français.
Ma bouche
pleine de paroles gelées
est une prison
de tempêtes retenues
ma bouche
est chanson d'Ishtar
et contes de Shéhérazade
ma bouche
est le gémissement silencieux d'une plainte
ma bouche est une fontaine coulant de plaisir
le cantique
du coeur
et de la chair
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Je tisse
avec le fil du temps
l'histoire du rêve et la mémoire de l'attente
maille
mot
mot
maille
je fais patienter la douleur du manque
et l'aviité du corps
j'écoute le récit de mes gazelles et de mes oiseaux
je n'entends pas les tempêtes souffler à l'extérieur
je ne vois pas la neige endormie
dans mon lit
Moi
qui offre
mes entrailles au printemps
et qui fait naître
de mes doigts
l'arc-en-ciel
*******************
Je me fonds dans toutes les femmes
m'efface pour devenir chacune d'elles
je vois mon regard dans celle-ci
mon sourire sur les lèvres de celle-là
mes larmes dans leurs yeux
et dans leur corps circule mon âme
elles me ressemblent et je leur ressemble
je me reconnais en elles
en elles
je m'accomplis
et me divise
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Le jeu
Poétisons ensemble...
La règle du jeu est ici.
Plus nous serons nombreux à faire parler la poésie, plus elle restera vive, créatrice et porteuse de beauté.
La semaine darnière, Anis, Anne et Laurence ont poétisé avec moi. À vous les mots !