PETITS OISEAUX - Yôko Ogawa
Petits oiseaux
Yôko Ogawa
Traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle
Actes Sud, 03 septembre 2014
228 pages
Drôles d’oiseaux que ces deux frères inséparables. Drôle de cage que cette bulle dans laquelle ils vivent. Drôles de pépiements que le « pawpaw » dont ils usent pour communiquer entre eux.
Yôko Ogawa aborde dans ce roman, paru en rentrée littéraire de l’automne 2014, la fraternité et la différence. La vie et la mort, l’amour et l’amitié, la peur et la sérénité, les voyages immobiles, traversent l’existence de ces enfants devenus hommes, puis vieillards, dans un microcosme tiré au cordeau pour qu’aucun imprévu ne vienne perturber l’aîné des deux, réfugié dans un monde que seul son cadet semble comprendre et accepter dans sa complexité primitive.
Un monde de rituels, simples, quelque peu superstitieux et psychotiques. Un monde doux peuplé de gazouillis d’oiseaux, de regards complices, d’enfants, de friandises, de sons, de souvenirs effrangés.
Un monde qui cristallise en quelques pages celui que nous habitons, sans que nous en prenions conscience. Tout est là, condensé dans un récit poétique et subtil qu’il faut écouter en même temps que lire.
Un beau roman de cette auteure japonaise, qui m’a parlé de la fugacité du temps et de la permanence de la vie.
« Il avait ramassé les cristaux de mots qui s’étaient échappés du gazouillis des oiseaux »
« Les gens qui lisent des livres ne posent pas des questions superflues, ils sont paisibles »
« Il comprend la différence entre une oreille essayant d’entendre quelque chose d’important et une oreille ordinaire qui ne s’en soucie pas »
C’est grâce à l’opération « Les Matchs de la Rentrée Littéraires 2014 », organisée par PriceMinister qu’il m’a été donné la chance de découvrir l’écriture de Yôko Ogawa. Sa bibliographie, dense, me fait de l’œil. Fort probable que « Le petit joueur d’échecs », paru en 2013, va venir rejoindre ces Petits Oiseaux qui m’ont été offerts.