L'HOMME QUI AVAIT SOIF, Hubert Mingarelli
L’homme qui avait soif
Hubert Mingarelli
Roman, Stock, janvier 2014, 180 p.
Hisao court. Court à perdre haleine. Très vite le lecteur se demande s’il court pour atteindre quelque chose, ou s’il court pour échapper à quelque chose. Il n’est que son irrépressible besoin de se désaltérer qui l’arrête quelques instants dans sa trajectoire.
Au cœur de cet entre-deux, les pensées d’Hisao vont et viennent de son passé à son futur. Deux personnages habitent son esprit : Takeshi et Shigeko. Le premier, un homme, son ami, avec lequel il a vécu le plus effroyable de sa vie. La seconde, sa promise, à laquelle il veut apporter son cadeau de mariage.
1946. Japon. Occupation américaine. Hisao est soldat. Hisao était soldat.
Le roman dernier né d’Hubert Mingarelli plonge dans cette atmosphère si particulière qu’il sait camper avec virtuosité. Il est question d’homme, il est question d’enfermement, il est question de détresse, il est question d’espoir, il est question d’amitié, il est question de mort, il est question d’amour. Et le trait est précis. Fin. Achevé. Poétique. Perçant.
Il est question d’Hubert Mingarelli.