J'ai flâné de blog en blog, d'idées en idées, d'envies en envies. Et, un jour, ce titre a bidouillé quelque chose dans mes papilles et mes pupilles... mais qui est celui qui a dit le premier (qu'il se dénonce !) ? Ce n'est pas au chat que je donne ma langue, c'est au chocolat, et, ma foi, c'est parfaitement délicieux, vous en conviendrez (meilleur que le chat, enfin je crois, parce que je n'en ai jamais mangé).
Trêve de tergiversations gourmandes.
La mythologie Maya Quichés dit que "les dieux fabriquèrent les êtres humains avec du maïs, cueilli sur des collines où abondaient les sapotilliers, les cerisiers, les pruniers et les cacaoyers sauvages".
Deux parties dans cet ouvrage : "Le parler chocolaté" et "Recettes".
Ce sont les inévitables étymologies amérindiennes qui commencent le glossaire du "parler chocolaté" : ka'kau et khocol'ha. Olmèques, Mayas, Toltèques et Aztèques s'occupèrent de domestiquer ces amandes "aussi précieuses que des yeux", jusqu'à ce que les Espagnols, conduits par un certain Hernan Cortés, au début du XVI° siècle, les utilisent, outre comme boisson fortifiante, curative et magique, comme monnaie.
S'ensuit alors, dans la première partie du livre, dont la couverture donne le sentiment de tenir une plaque de chocolat entre les mains, toute une série de considérations pédagogiques, sur la chimie du cacao (connaissez-vous la "théobromine" qui est une purine, comme la caféine ?), le langage des chocolatiers (papillotes, barre, Death by chocolate, toppings, ganache...), le chocolat en cuisine (je conseille le mole poblano, ou la "macreuse en ragoût au chocolat" d'Alexandre Dumas, la "soupe au chocolat" de Raymond Roussel, ou encore le "submarino" lait chaud, servi à Buenos Aires, dans une tasse à punch, accompagné d'une petite tablette de chocolat noir à laisser fondre dans le liquide brûlant). Médecins et pharmaciens trouvent, eux aussi, des vertus au chocolat : énergétique, riche en calories, en magnésium, phosphore, potassium, fer, cuivre, calcium. Les afficionados se rassurent en prétextant ses qualités antidépressives.
Gare, malgré tout, aux addictions ! C'est notre degré de dépendane qui va nous étiqueter : "chocolativore", "chocophyle", "chocolâtre", "chocomaniaque", "chocoholic", ou encore "chocolatomane", comme Irène Frain.
Mais bon. Oui, bon ! Parce que, bon ! Bon, le chocolat !
C'est avec Casanova, Brillat-Savarin, Pouchkine, Daudet, Zola, Huysmans, Proust, Desnos, Joyce, Colette, Rouff, Faulkner, Marinetti, Agatha Christie, Prévert, Alejo Carpentier, Roald Dahl, Makoto Ôishi, Jorge Amado, Sartre, Perec, Michel Tournier, Yoko Ogaroa, Philippe Delerm, Joanne Kathleen Rowling, Joanne Harris, que nous entrons dans la danse des préparations au chocolat.
Recettes inspirées ou extraites de leurs oeuvres, qui donnent envie de courir acheter des tonnes de chocolat et de se mettre en cuisine.
Que diriez-vous d'un "chocolat au lit", d'un "chocolat avant duel", d'un "gâteau de Nancy", du "soufflé au chocolat de l'oncle Bachelard", d'un "chocolat à deux sous" ?
Vous l'aurez compris, ce recueil regorge de savoureuses recettes de concoctions toutes aussi chocolatées les unes que les autres.
J'ai aimé cette idée de chocolat, intégrée aux textes d'auteurs : petits rappels en littérature qui donnent envie de se replonger dans les classiques, calé dans un bon fauteuil, une plaque de chocolat à la main.